L'ARBRE A GRANDIR
L’épuisement parental
Le syndrome d’épuisement parental : parlons-en pour casser le tabou !
En novembre 2021, l’association l’Arbre à Grandir avait la chance de recevoir Nadège Larcher d’Apcomm pour sa conférence sur l’épuisement parental. Et s’il fallait en retenir une chose, c’est bien qu’il est primordial d’en parler ! En parler pour prévenir et transmettre de l’information, pour aider parents et enfants. C’est pourquoi, nous avons choisi d’en faire le premier article de notre tout nouveau site.
Des données :
Le syndrome d’épuisement parental touche environ 5 à 8% des parents et nous commençons seulement à en parler, car il n’est étudié que depuis les années 80.
Ce n’est pas un tabou : cela peut arriver à tous les parents, car c’est avant tout une histoire de déséquilibre, qui dans certaines situations va se mettre en place, s’installer et nous mettre en difficulté… Nous flirtons tous avec ce risque : il est donc important de pouvoir en parler !
Pourquoi ce syndrome nous concerne particulièrement aujourd’hui ?
Un premier facteur est lié directement à l’évolution actuelle de nos sociétés et particulièrement l’évolution de la notion d’autorité. Nous sommes passés de la puissance paternelle (droit de vie et de mort du père sur sa femme et ses enfants avant le Code civil) à l’autorité paternelle (avec l’existence de lois au-dessus de l’autorité du père). Puis, enfin, bien plus tard et ce, il y a seulement 50 ans, l’autorité parentale s’est mise en place. Les deux parents se voient alors reconnaître les mêmes droits et devoirs sur la famille. Ce changement essentiel permet aux deux membres du couple de s’investir. 50 ans, c’est court ! Et cela explique aujourd’hui la présence de certains stéréotypes qui peuvent perturber notre parentalité, ainsi que quelques « flous »… Nous sommes imprégnés de 600 ans d’histoire !

En parallèle, la vision de l’enfant a également beaucoup évolué et changé. L’investissement sur l’enfant, souvent bien avant la naissance, n’a rien à voir avec ce qu’il se passait il y a 50 ans ! L’idée est bien de prendre du recul face aux nouveaux défis.
Être parent aujourd’hui ne ressemble pas toujours (voire rarement) à certaines images véhiculées dans les magazines ou les réseaux sociaux. C’est être dans l’anticipation des dangers, c’est répéter, répéter, répéter ! C’est aussi un ensemble de projections sur la vie de nos enfants : leur bonheur, leur futur emploi, leur place dans leur société, etc… Projections qui peuvent être en désaccord avec ce que nous vivons réellement et donc être parent, c’est aussi sans cesse s’adapter. Adaptez notre idéal de parentalité et la réalité. (Nous ne sommes pas que des parents ! Nous avons aussi à gérer un certain nombre de stresseurs extérieurs) D’autres facteurs parfois vont s’ajouter, paramètres non prévus dans notre vision initiale : apparition d’une maladie ou naissance d’un enfant à besoins particuliers…
À eux seuls, les stresseurs nommés ci-dessus ne vont pas conduire à l’épuisement parental : le problème principal est l’existence d’un déséquilibre entre les ressources du parent et le nombre de stresseurs.

Quelles peuvent être les principales ressources ?
- Exprimer ses émotions et ses besoins.
- La cohérence dans le couple sur la façon d’éduquer.
- La possibilité de concilier facilement vie privée et perso.
- Pouvoir compter sur ses proches.
- Baisser ses exigences parentales.
- Savoir et accepter de prendre soin de soi.
Quelles sont les principales caractéristiques ? Comment reconnaître les signes ?
- Épuisement physique.
- Sentiment de perte d’efficacité.
- Perte de plaisir dans sa parentalité : ne plus faire que le minimum de base et avec certains efforts… Cette perte de plaisir peut conduire à une distanciation…
- L’impression de ne plus se reconnaître si l’on se compare au parent que nous étions avant.
Par quoi commencer ?
- Retirer des stresseurs inutiles (ce que nous nous imposons parfois de faire pour être ce parent si parfait).
- Alléger des stresseurs lorsqu’il n’est pas possible de les retirer (comme les temps des devoirs : envisager de nouvelles solutions permettant d’alléger les tensions).
- Identifier ses ressources et mieux les utiliser.
- Enfin, ajouter des ressources !
Nous vous invitons à consulter le site d’Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak :
www.burnoutparental.com pour avoir une idée de votre équilibre et découvrir les facteurs de risque.

Est-ce que les ateliers proposés par l’association peuvent aider ?
Comme vous l’aurez compris, c’est une question de dosage et l’aide apportée par les ateliers dépendront de votre intention. Les ateliers peuvent donc devenir un stresseur supplémentaire si vous arrivez dans l’idée de devenir un parent parfait. Ils pourront alors être source de culpabilisation et de ruminations…
Un atelier peut tout à fait devenir une ressource ! Par les activités proposées, ces rencontres nous amènent à :
- Accepter nos propres limites.
- Compter sur la force du groupe.
- Se rendre compte que les autres parents ont les mêmes problématiques…
- Et surtout de nous amuser de nos imperfections !
Alors ? Rejoignez-nous : « Pour grandir ensemble, prenons soin de la relation Humaine. »
L’équipe de l’association l’Arbre à Grandir tient à remercier Nadège pour la qualité de ses interventions!